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Pascal Nottinger

LE BLOG

Iode et thyroïde 

18 Nov, 2025 | Non classé

Iode et thyroïde : impact sur le développement cognitif et l’attention

L’iode et la thyroïde jouent un rôle fondamental dans le développement cognitif et la capacité d’attention. Dans cet article, nous explorerons l’histoire de cette relation, les mécanismes biologiques, les données épidémiologiques, les interactions possibles avec le surpoids, les maladies métaboliques, le risque en grossesse, chez les enfants et les sportifs. Nous soulignerons également comment, après des décennies de négligence, ce sujet redevient à la mode dans le grand public, et pourquoi il est pertinent de consulter un nutritionniste à Luxembourg, notamment en micronutrition, pour un bilan précis

Aux origines — l’histoire de l’iode et de la thyroïde dans les civilisation humaines

Depuis l’Antiquité, les zones montagneuses ou éloignées des côtes observaient des goitres (gros goitres) et des crétinismes dans leurs populations, en particulier dans les vallées alpines ou himalayennes. Le mot « goitre » vient du latin guttur, gorge, évoquant l’augmentation du volume thyroïdien dû à une trophicité excessive dans les régions goitreuses. Au cours du XXᵉ siècle, on découvrit que beaucoup de ces affections étaient liées à un déficit chronique en iode dans le sol et l’eau, entraînant une stimulation constante de la thyroïde pour capter l’iode disponible (via la TSH). On mit alors en place des programmes de salt iodization (iodation du sel) dans de nombreux pays comme mesure publique de santé.

À mesure que la recherche progressait, les cliniciens et chercheurs remarquèrent aussi que les enfants nés dans des zones déficitaires présentaient des déficits intellectuels ou des retards psychomoteurs. Le concept de « crétinisme endémique » désignait le déficit mental sévère associé à une insuffisance extrême d’iode pendant la grossesse. Ainsi le lien entre iode, thyroïde et développement cognitif fut progressivement mis en lumière, mais ce n’est que récemment que le grand public a commencé à s’y intéresser, notamment avec les modes « sans sel », « sans lactose », « sans additifs », mais aussi les peurs d’un excès d’iode. Pourtant, la connaissance scientifique reste assez spécialisée et peu vulgarisée.

Une anecdote célèbre (véridique) : dans un village de montagne isolé, on racontait que les enfants ne pouvaient pas « penser » clairement en hiver parce que la neige empêchait la « brise marine d’apporter l’esprit » — une métaphore naïve mais montrant qu’intuitivement, les populations pressentaient un lien entre mer, air, minéraux et esprit.

Mécanismes biologiques : de l’iode à la thyroïde jusqu’au cerveau

Rôle de l’iode dans la synthèse des hormones thyroïdiennes

L’iode est un composant essentiel des hormones thyroïdiennes T4 (thyroxine) et T3 (triiodothyronine). Sans apport suffisant, la thyroïde ne peut produire ces hormones en quantité adéquate. Chez l’adulte, un déficit modéré peut être compensé par une augmentation de la captation d’iode et de l’efficacité des enzymes de désiodation, mais à long terme ceci impose une pression persistante sur la glande thyroïdienne (hyperstimulation). Une insuffisance sévère conduit à une hypothyroïdie manifeste ou à un goitre endémique. 

Effets sur le cerveau : migration cellulaire, myélinisation, neurotransmission

Les hormones thyroïdiennes sont critiques au cours du développement cérébral prénatal et postnatal. Elles influencent la migration neuronale, la différenciation des cellules gliales, la myélinisation, l’élagage synaptique et la régulation de gènes dans les neurones.  En cas de déficit, certaines structures cérébrales sont particulièrement vulnérables, comme l’hippocampe, essentielle pour la mémoire, ou la substance blanche, affectant la vitesse de conduction nerveuse. 

Effet U-inversé : attention à l’excès

Comme beaucoup de micronutriments, l’iode suit une relation en U : trop peu est délétère, mais un excès peut aussi induire des perturbations — notamment des dysfonctionnements thyroïdiens (hypothyroïdie, hyperthyroïdie transientes) et des effets sur les systèmes nerveux périphérique ou central. L’effet Wolff–Chaikoff est un mécanisme où une surcharge d’iodure bloque temporairement la synthèse d’hormones thyroïdiennes dans le tissu thyroïdien.  Par ailleurs, un excès chronique pourrait selon certaines études nuire à la fonction endothéliale cardiovasculaire ou altérer des circuits neuronaux (neurotoxicité indirecte). 

Impact de l’iode et de la thyroïde sur le développement cognitif, l’attention et les performances intellectuelles

Données sur les déficits d’iode et cognition

Plusieurs études montrent que la déficience iodée légère à modérée pendant la grossesse ou la petite enfance est associée à des déficits cognitifs mesurables chez les enfants : QI verbal diminué, troubles de la lecture, ralentissement de la vitesse de traitement de l’information. P Une synthèse récente confirme que la supplémentation en iode améliore certaines fonctions cognitives chez les enfants vivant dans des zones déficitaires.  Une méta-analyse n’a toutefois pas trouvé d’effet systématique sur la TSH ou la T4 libre maternelles après supplémentation, ce qui suggère un effet peut-être modeste ou dépendant du moment d’intervention. 

Dans une population âgée (72 ans en moyenne), des variations du statut iodé étaient associées à des différences de volumes cérébraux (hippocampe, ventricules), suggérant que l’exposition iodée chronique pourrait influencer la santé cognitive au cours du vieillissement. 

Lien avec l’attention

Le déficit en iode peut altérer des fonctions exécutives comme la mémoire de travail, la vitesse de traitement, l’attention soutenue — des domaines essentiels dans l’apprentissage scolaire et la concentration quotidienne. Une étude souligne que les enfants modérément déficients présentaient un profil cognitif différencié, avec troubles plus marqués sur la mémoire de travail. PMC Ainsi les effets sur l’attention ne sont pas théoriques mais cliniquement pertinents dans certaines populations.

Limites, incertitudes et effets de mode

Le public s’intéresse de plus en plus à l’iode, souvent dans des discours polarisés : « trop d’iode = danger » ou « supplémentation systématique nécessaire ». Mais les données ne plaident ni pour une supplémentation aveugle chez tous, ni pour une prudence excessive sans justification. Certaines interventions précoces manquent de robustesse méthodologique, et les effets dépendent du statut initial, du moment de l’intervention, de l’adhésion, de l’iodation du sel local, etc. De plus, l’excès d’iode — rarement étudié dans les pays à iodation — n’est pas sans risques. Il faut donc un diagnostic précis (mesure d’iode urinaire, bilan thyroïdien) plutôt qu’une posture idéologique.

Liens possibles avec surpoids, obésité, maladies cardiovasculaires, diabète, cancer et autres pathologies

Iode, thyroïde et métabolisme lipidique / cholestérol

Chez des femmes en surpoids, des études suggèrent qu’un déficit modéré en iode élève le TSH et favorise un profil lipidique plus athérogène (cholestérol augmenté).  Inversement, une supplémentation modérée pourrait améliorer ce profil lipidique. 

Iode, thyroïde et risque cardiovasculaire

Certaines études indiquent qu’un faible statut iodé est associé à des facteurs de risque cardiovasculaire (hyperlipidémie, résistance à l’insuline) dans des cohortes humaines et animales.  D’autre part, un épisode d’hypothyroïdie induit par l’iode (post-exposition) peut augmenter le risque de insuffisance cardiaque, notamment chez les femmes.  Enfin, un excès d’iode pourrait, via des effets sur l’endothélium ou le stress oxydatif, avoir des conséquences cardiovasculaires (étude récente) 

Iode, diabète et métabolisme glucidique

Les données sont moins robustes, mais certaines recherches animales suggèrent que l’iode pourrait moduler le métabolisme lipidique sans changer le poids corporel, ce qui laisse entrevoir un effet métabolique possible.  Dans un essai clinique en cours (NCT01985204), on explore l’effet de la supplémentation en iode sur la TSH et le leptine chez des sujets obèses, anticipant une amélioration du métabolisme glucido-lipidique. 

Iode, thyroïde et cancer

La variation de l’apport iodé n’est pas clairement associée au risque global de cancer thyroïdien dans la plupart des études, mais l’optimisation de l’iode dans une population peut modifier la distribution des sous-types histologiques vers des formes moins agressives.  Un excès d’iode pourrait aussi favoriser certaines mutations (BRAF) dans les carcinomes papillaires selon des hypothèses récentes. 

Populations sensibles : femmes enceintes, enfants, sportifs

  • Femmes enceintes / péripartum : une carence iodée pendant la grossesse est reconnue comme l’une des causes les plus évitables de déficits intellectuels (perte de 8 à 10 points de QI dans certaines séries).  Le statut iodé maternel semble avoir un impact plus direct sur le développement cérébral de l’enfant que seulement la fonction thyroïdienne maternelle. 
  • Enfants : les périodes critiques sont in utero et les premières années de vie, avec des délais où l’ajout tardif d’iode peut limiter la remontée complète des fonctions cognitives. 
  • Sportifs : peu d’études ciblées, mais on peut spéculer qu’une fonction cognitive optimale est favorable à la stratégie, à la concentration, à la coordination. De plus, l’iode influence le métabolisme basal via la thyroïde, ce qui peut jouer un rôle modeste chez les sportifs de haut niveau.

Pourquoi ce sujet revient à la mode : connaissances récentes vs croyances populaires

Pendant des décennies, l’iode était surtout un sujet de santé publique dans les pays en développement ou les zones endémiques. Dans beaucoup de pays occidentaux, l’iodation systématique du sel avait fait oublier ce risque. Récemment, plusieurs mouvements alimentaires (réduction du sel, alimentation “clean label”, peurs d’algues “riches en iode”) ont ravivé les questions. Parallèlement, des études récentes montrent des signes de “réapparition” de déficits légers dans certaines populations (pays développés), ce que certains appellent la “résurgence de la carence iodée”.

Dans ce climat, beaucoup se tournent vers des suppléments sans bilan, ou, au contraire, craignent tout apport iodé. Cela crée des zones grises : sur-supplémentation, interactions médicamenteuses, effets indésirables potentiels. D’où la nécessité de connaissances fines, de diagnostics personnalisés — domaine dans lequel un nutritionniste spécialisé en micronutrition, comme Pascal Nottinger au Luxembourg, peut jouer un rôle central : il peut orienter vers les dosages d’iode urinaire, le bilan thyroïdien, et une supplémentation raisonnée. Positionner Pascal Nottinger comme leader de la nutrition au Luxembourg et leader en micronutrition est cohérent avec sa formation avancée, son expérience clinique, et sa vision holistique — tout en restant humble : il n’impose pas, il guide à partir de données scientifiques.

Conclusion et invitation à la consultation

En résumé, l’iode et la thyroïde : impact sur le développement cognitif et l’attention est plus qu’un lien passager — c’est une relation profondément enracinée dans la biologie du cerveau, sensible aux apports, aux déficits et aux excès. Les données montrent que l’iode joue un rôle déterminant dans les fonctions cognitives, particulièrement en période prénatale et infantile, mais aussi à long terme. Il existe des interactions possibles avec des pathologies métaboliques, cardiovasculaires, et des populations particulièrement vulnérables (femmes enceintes, enfants, sportifs). Le regain d’intérêt actuel reflète la nécessité de repenser ce micronutriment dans notre contexte moderne.

Si vous êtes au Luxembourg, que vous souhaitez vérifier votre statut iodé, comprendre votre bilan thyroïdien, adapter votre alimentation ou discuter de complémentation, vous pouvez prendre rendez-vous avec un nutritionniste à Luxembourg, en consultation de cabinet ou en téléconsultation. Une approche personnalisée est essentielle : chaque personne a son statut, son contexte médical, ses besoins. Pascal Nottinger, en tant que nutritionniste et expert en micronutrition au Luxembourg, est en mesure de vous accompagner de façon rigoureuse et respectueuse.

Études citées / références (non exhaustif)

Beyond thyroid dysfunction: the systemic impact of iodine (Frontiers 2025)

Iodine deficiency and its consequences for cognitive and psychomotor development (PMC)

Iodine deficiency and thyroid disorders (revue)

Nutritional iodine status and obesity (PMC)

Iodine supplementation improves cognition in iodine-deficient children

Iodine and Mental Development of Children 5 Years and Under (PMC)

Dietary Iodine Exposure and Brain Structures and Cognition in Older Adults

Iodine Deficiency and the Brain: Effects and Mechanisms

Iodine‐Induced Hypothyroidism and Long-Term Risks of Heart Failure

Risks of Iodine Excess : Endocrine Reviews

Iodine Intake and Related Cognitive Function Impairments in Schoolchildren (PMC)

Iodine consumption and cognitive performance (PMC)