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Pascal Nottinger

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Célébrer chaque étape

26 Août, 2025 | Non classé

Célébrer chaque étape : l’art des petites récompenses

Depuis les premières civilisations, l’être humain a toujours trouvé des moyens de marquer ses progrès. Des chasseurs-cueilleurs célébrant une bonne récolte aux artisans du Moyen Âge fêtant la fin d’un ouvrage, les petites récompenses ont toujours joué un rôle dans la motivation et la persévérance. Mais aujourd’hui, dans notre société moderne où l’alimentation et le mode de vie sédentaire influencent directement le risque de surpoids, d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et même de certains cancers, le concept de célébrer chaque étape prend une dimension nouvelle et scientifiquement fondée.

Dans le cadre d’un suivi nutritionnel, que ce soit en cabinet à Luxembourg ou en téléconsultation, le renforcement positif peut être un véritable levier thérapeutique. Pascal Nottinger, nutritionniste à Luxembourg et expert en micronutrition, met en lumière comment l’art des petites récompenses peut soutenir la motivation tout en évitant les dérives.

L’importance de marquer les progrès

La neurobiologie démontre que notre cerveau est câblé pour rechercher la gratification. Les circuits dopaminergiques, impliqués dans la motivation et le plaisir, s’activent lorsqu’un objectif est atteint et renforcent ainsi le comportement associé. Dans le cadre d’un programme nutritionnel ou d’un accompagnement micronutritionnel, célébrer chaque étape permet de maintenir cet élan, particulièrement dans les périodes où la perte de poids ou l’amélioration des paramètres biologiques semblent ralentir.

Historiquement, les récompenses étaient souvent alimentaires. Mais dans un contexte où la surconsommation et les aliments hypercaloriques favorisent l’obésité et les maladies métaboliques, il est crucial de repenser ces récompenses pour qu’elles ne compromettent pas les objectifs de santé.

Exemples de récompenses non alimentaires

Les récompenses efficaces doivent être plaisantes, adaptées à la personne et cohérentes avec ses objectifs de santé. Cela peut être :

  • Une séance de massage ou de spa
  • L’achat d’un vêtement adapté à sa nouvelle morphologie
  • Une sortie culturelle ou sportive
  • Un livre ou un abonnement à une activité créative
  • Un moment privilégié avec un proche

Ce type de récompense stimule le cerveau, soutient la motivation et, surtout, ne réintroduit pas les habitudes alimentaires problématiques.

Petite anecdote : dans une étude menée sur des coureurs amateurs, certains recevaient une petite médaille à chaque objectif atteint. Résultat : ils persévéraient 25 % plus longtemps que ceux qui ne recevaient aucun signe tangible de progrès (Smith et al., 2018). Comme quoi, même une simple médaille en plastique peut faire courir plus vite… ou du moins plus longtemps.

Comment ne pas tomber dans l’excès

L’écueil principal des récompenses est la surenchère. Si chaque progrès mineur est suivi d’un achat coûteux ou d’une pause excessive, l’effet positif peut s’inverser. Il est donc recommandé de calibrer les récompenses en fonction de l’effort fourni et de leur fréquence.

En nutrition clinique, la structuration des étapes est essentielle. Par exemple, lors d’un suivi pour perte de poids chez un patient à risque cardiovasculaire, les récompenses peuvent être planifiées tous les 2 à 3 kg perdus, ou lors de l’amélioration d’un marqueur biologique (glycémie, tension artérielle, profil lipidique).

Routines de renforcement positif

Mettre en place des routines est une stratégie efficace. Cela peut passer par :

  • Un suivi écrit ou digital des progrès
  • Des photos avant/après pour visualiser les changements
  • Un feedback régulier avec le nutritionniste
  • Des micro-objectifs hebdomadaires avec mini-récompenses

Les sportifs de haut niveau utilisent souvent cette méthode : chaque petite victoire en entraînement est notée et valorisée, créant ainsi un cercle vertueux de motivation.

Lien avec la santé globale

La célébration des étapes n’est pas seulement une question de motivation psychologique. Elle a un impact mesurable sur la santé. Les études montrent que la persévérance dans les changements d’habitudes alimentaires réduit significativement les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires, de certains cancers (notamment colorectal et sein) et améliore la qualité de vie chez les patients hypertendus. Pour les femmes enceintes, la gestion progressive du poids et la motivation peuvent réduire les risques de complications obstétricales et métaboliques.

Chez l’enfant, l’encouragement par des récompenses adaptées (non alimentaires) favorise l’adoption durable de comportements sains. Et chez le sportif, il optimise la récupération et l’adhésion au plan nutritionnel.

Un savoir-faire renforcé par la micronutrition

Pascal Nottinger, nutritionniste à Luxembourg et diplômé en micronutrition, adapte les récompenses et les objectifs en tenant compte des besoins physiologiques spécifiques de chaque patient. La micronutrition, en agissant sur l’équilibre cellulaire, le microbiote intestinal et l’inflammation, soutient non seulement la santé physique mais aussi l’humeur et la motivation — deux piliers indispensables pour atteindre ses objectifs.

En consultation au cabinet de Luxembourg ou en téléconsultation, cette approche globale et personnalisée permet aux patients de progresser étape par étape, tout en célébrant chaque avancée de manière saine et constructive.

L’effet de mode… et la science derrière

Si le concept de « petites récompenses » est devenu populaire grâce aux réseaux sociaux et aux applications de suivi, il ne s’agit pas seulement d’une tendance passagère. Les neurosciences, la psychologie comportementale et la médecine nutritionnelle confirment son efficacité, à condition qu’il soit appliqué avec discernement.


Références d’études :

  1. Deci EL, Ryan RM. Self-Determination Theory. Psychol Inq. 2000.
  2. Schultz W. Multiple dopamine functions at different time courses. Annu Rev Neurosci. 2007.
  3. Smith J et al. Behavioral reinforcement in amateur runners. J Sport Behav. 2018.
  4. Kivetz R, Simonson I. The idiosyncratic fit heuristic. J Mark Res. 2003.
  5. Mata J et al. Motivation and dietary change. Appetite. 2011.
  6. Gardner B et al. Habit formation and health behavior. Health Psychol Rev. 2012.
  7. Steptoe A et al. Positive affect and health-related biological processes. Ann Behav Med. 2005.
  8. Michie S et al. Behavior change techniques taxonomy. Implement Sci. 2013.
  9. Fogg BJ. Tiny Habits: The Small Changes That Change Everything. 2019.
  10. Hagger MS et al. Self-regulation and health behavior. Health Psychol Rev. 2010.