Prendre RDV en ligne

Pascal Nottinger

LE BLOG

La balance n’est pas reine 

10 Oct, 2025 | Non classé

La balance n’est pas reine : comment un mètre ruban peut sauver une motivation

Depuis l’Antiquité, le poids corporel a toujours fasciné les sociétés humaines. Les Grecs associaient déjà l’harmonie du corps à la santé et à la performance, tandis qu’au Moyen Âge, l’embonpoint pouvait être perçu comme un signe de prospérité. L’invention de la balance domestique au XIXe siècle a profondément modifié notre rapport au corps. L’acte de « se peser » est devenu un rituel presque quotidien, porteur d’émotions, souvent de frustration, parfois de fierté. Aujourd’hui, dans une société où l’image corporelle est omniprésente, la balance continue d’occuper une place centrale dans l’évaluation de la santé et du poids. Pourtant, la balance n’est pas reine : comment un mètre ruban peut sauver une motivation reste une vérité trop souvent méconnue.

Pourquoi le poids seul est trompeur

Le poids mesuré par une balance reflète la somme de différents compartiments corporels : eau, graisse, muscles, os, glycogène. Une variation de 1 à 3 kilos peut résulter simplement d’une rétention hydrique, d’un cycle hormonal, d’un entraînement sportif ou d’un repas riche en glucides qui augmente temporairement les réserves de glycogène. Chez un patient sportif, une prise de masse musculaire peut masquer une perte de masse grasse. De même, une femme enceinte peut voir son poids augmenter alors que la répartition corporelle et la santé fœtale sont optimales. Chez l’enfant et l’adolescent, la croissance rend l’indicateur « poids » seul encore moins pertinent.

Ainsi, se fier uniquement au chiffre de la balance conduit souvent à des conclusions erronées et à une démotivation injustifiée. Cette perception biaisée est d’autant plus dangereuse que le surpoids et l’obésité constituent aujourd’hui des facteurs majeurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète de type 2, certains cancers et les complications métaboliques de la grossesse.

Des mesures alternatives faciles à suivre à domicile

Le mètre ruban représente un outil simple, accessible et scientifiquement pertinent. En mesurant régulièrement le tour de taille, le tour de hanches ou le rapport taille-hanches, il est possible d’évaluer le risque métabolique de manière bien plus fiable qu’avec le poids seul. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande le suivi du tour de taille car un excès de graisse abdominale est directement associé à l’augmentation du risque de maladies chroniques.

À domicile, chaque patient peut noter ses mesures dans un tableau hebdomadaire, ce qui permet de visualiser une évolution réelle, souvent imperceptible sur la balance. Pour un suivi optimal, un simple tableau Excel ou une feuille papier divisée en colonnes (date, poids, tour de taille, tour de hanches, ressenti général) suffit.

Exemple concret d’un patient

Un patient suivi en consultation de nutrition à Luxembourg a illustré cette réalité : après deux mois d’accompagnement personnalisé, son poids n’avait quasiment pas bougé, suscitant une certaine inquiétude. Pourtant, son tour de taille avait diminué de 6 cm et ses vêtements étaient devenus plus amples. L’analyse de sa composition corporelle confirmait une perte de masse grasse compensée par un gain musculaire. Sans l’usage du mètre ruban, la balance aurait injustement sapé sa motivation.

Lien entre le mètre ruban et la santé publique

La mesure du tour de taille est un indicateur reconnu par les sociétés savantes comme prédictif de diabète, de syndrome métabolique et d’hypertension. Chez les femmes enceintes, un suivi régulier de la répartition corporelle contribue à prévenir des complications obstétricales. En ce qui concerne les sportifs, elle permet d’objectiver une recomposition corporelle bénéfique, même si le poids reste stable. Chez les enfants, elle offre une approche plus fine pour détecter précocement un risque de surpoids.

L’effet de mode et la connaissance récente du grand public

Longtemps réservé aux milieux médicaux et scientifiques, l’usage du mètre ruban comme indicateur de santé est récemment apparu dans le grand public grâce aux réseaux sociaux et aux programmes de nutrition modernes. Cette évolution est bénéfique mais elle reste souvent mal comprise : le mètre ruban est parfois perçu comme une simple alternative esthétique, alors qu’il s’agit d’un outil validé scientifiquement.

L’exemple amusant d’une émission de télévision américaine dans les années 1980 illustre bien cet écart : une animatrice présentait le « ruban magique » censé sculpter la taille, alors qu’en réalité elle faisait la promotion… d’un simple mètre de couturière (Archives TV, 1984). Cet épisode montre comment un outil scientifique peut devenir un objet de mode avant d’être réhabilité par la médecine.

La place du nutritionniste à Luxembourg

Dans ce contexte, le rôle du nutritionniste à Luxembourg est de redonner au patient des repères fiables, fondés sur des données médicales validées. Pascal Nottinger, nutritionniste à Luxembourg et expert en micronutrition, accompagne ses patients en consultation de cabinet ou en téléconsultation. Son expertise, issue de ses diplômes et de son expérience clinique, permet de combiner la rigueur scientifique avec l’écoute personnalisée, pour transformer le simple mètre ruban en un véritable allié thérapeutique.

La balance n’est pas reine : comment un mètre ruban peut sauver une motivation prend ici tout son sens : dans une démarche nutritionnelle moderne, le suivi ne doit pas être limité au poids, mais élargi à des mesures simples et fiables, guidées par un professionnel de santé compétent.

Un message clé pour la motivation

La consultation de nutrition à Luxembourg est l’occasion d’apprendre à lire les bons indicateurs et à replacer la balance dans son juste rôle : un outil parmi d’autres. Grâce au suivi en cabinet ou en téléconsultation, chaque patient peut progresser, rester motivé et comprendre que la santé ne se mesure pas uniquement en kilos, mais aussi en centimètres et en qualité de vie.


Références scientifiques

Romero-Corral A et al. Association of bodyweight with total mortality and with cardiovascular events. Lancet. 2006.

World Health Organization. Waist circumference and waist–hip ratio: report of a WHO expert consultation, 2008.

Janssen I, Katzmarzyk PT, Ross R. Waist circumference and not body mass index explains obesity-related health risk. Am J Clin Nutr. 2004.

Després JP. Body fat distribution and risk of cardiovascular disease: an update. Circulation. 2012.

Lean MEJ et al. Waist circumference as a measure for indicating need for weight management. BMJ. 1995.

Ross R et al. Importance of assessing intra-abdominal fat. Am J Clin Nutr. 1999.

Alberti KGMM et al. Harmonizing the metabolic syndrome. Circulation. 2009.

Maffeis C, Banzato C, Talamini G. Waist-to-height ratio, a useful index to identify high metabolic risk in overweight children. J Pediatr. 2008.

Wells JCK. Body composition and susceptibility to type 2 diabetes. Diabetologia. 2017.

American Diabetes Association. Obesity management for the treatment of type 2 diabetes. Diabetes Care. 2015.