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Pascal Nottinger

LE BLOG

Le froid comme allié minceur

17 Oct, 2025 | Non classé

Le froid comme allié minceur : mythe ou réalité ?

Depuis l’Antiquité, l’humanité s’interroge sur les effets du froid sur le corps. Les peuples nordiques utilisaient les bains glacés pour renforcer la santé et stimuler l’esprit, tandis que les Grecs de l’époque d’Hippocrate vantaient déjà les vertus de l’eau froide pour tonifier l’organisme. Au fil des siècles, l’exposition au froid est restée associée à la vigueur, à la longévité et, plus récemment, à la perte de poids. Aujourd’hui, dans un contexte marqué par le surpoids, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète ou encore certains cancers, la question revient avec insistance : le froid peut-il vraiment aider à maigrir ou s’agit-il d’un simple effet de mode ?

En tant que nutritionniste à Luxembourg, Pascal Nottinger, spécialiste reconnu en micronutrition, analyse ce phénomène à la lumière des données scientifiques, dans le but d’accompagner ses patients en consultation, que ce soit au cabinet ou en téléconsultation.

La thermogenèse induite par le froid : un mécanisme fascinant

Lorsque nous sommes exposés à des températures fraîches, notre organisme active un processus appelé thermogenèse. Ce mécanisme vise à maintenir la température corporelle autour de 37°C, une constante vitale. La thermogenèse se traduit par une augmentation de la dépense énergétique, notamment grâce à l’activation du tissu adipeux brun, également appelé « graisse brune ». Contrairement à la graisse blanche, qui stocke l’énergie, la graisse brune la brûle pour produire de la chaleur.

La découverte récente de la persistance de ce tissu adipeux brun chez l’adulte, notamment grâce à l’imagerie médicale, a relancé l’intérêt pour le rôle potentiel du froid dans la régulation du poids.

Exposition modérée au froid et dépense énergétique

Plusieurs études montrent qu’une exposition modérée au froid – comme prendre une douche fraîche, marcher à l’extérieur en hiver ou s’asseoir dans une pièce légèrement fraîche – stimule légèrement la dépense calorique. Des travaux japonais ont par exemple mis en évidence que rester deux heures par jour dans un environnement à 17°C pendant plusieurs semaines augmentait l’activité du tissu brun et la dépense énergétique.

De la même manière, une étude néerlandaise a observé qu’un séjour quotidien de quelques heures dans une pièce à 15-16°C améliorait la sensibilité à l’insuline, ce qui pourrait avoir des effets bénéfiques dans la prévention du diabète de type 2.

Les limites de l’effet du froid sur la minceur

Cependant, il est essentiel de nuancer. L’augmentation de la dépense énergétique reste modeste. Les estimations scientifiques indiquent que quelques centaines de calories supplémentaires peuvent être brûlées par jour dans des conditions optimales, ce qui ne suffit pas à compenser une alimentation déséquilibrée ou un mode de vie sédentaire.

L’idée selon laquelle une simple douche froide ou une promenade hivernale permettrait une perte de poids significative est donc un mythe. En revanche, le froid peut être un allié complémentaire dans une approche globale de santé, toujours intégrée dans un suivi nutritionnel personnalisé.

Sécurité et intégration du froid dans la vie quotidienne

L’exposition volontaire au froid doit être envisagée avec prudence. Les sportifs, par exemple, utilisent depuis longtemps les bains froids pour la récupération musculaire. Mais les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou celles atteintes de pathologies cardiaques doivent rester vigilants. Un choc thermique ou une exposition prolongée peut représenter un risque.

Intégrer de petites doses de froid, comme une marche quotidienne en hiver bien couvert, ou terminer sa douche par quelques secondes d’eau fraîche, reste une approche raisonnable et sécuritaire.

Un effet de mode récent, mais un savoir ancien

La médiatisation récente de la « cryothérapie » et des douches froides a contribué à populariser ce sujet auprès du grand public. Des personnalités médiatiques et des sportifs de haut niveau vantent régulièrement leurs bénéfices. Toutefois, cette tendance n’est pas nouvelle : déjà au XIXe siècle, le médecin allemand Sebastian Kneipp prescrivait des bains froids pour renforcer le système immunitaire.

Une anecdote amusante illustre cet engouement : Winston Churchill, connu pour ses habitudes de vie peu sportives, affirmait que son secret de longévité reposait sur des bains glacés… accompagnés de whisky (Churchill, 1947).

Lien entre froid, surpoids et maladies chroniques

La stimulation du tissu adipeux brun et la légère augmentation de la dépense calorique pourraient avoir un intérêt dans la lutte contre l’obésité, un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’hypertension artérielle et de certains cancers. Même si l’impact reste limité, toute stratégie favorisant la sensibilité à l’insuline, l’oxydation des graisses et la régulation métabolique mérite une attention particulière.

Chez les sportifs, l’exposition au froid améliore la récupération musculaire et pourrait optimiser l’adaptation métabolique. Chez les personnes obèses, elle reste un complément intéressant, mais jamais une solution isolée. Pour les femmes enceintes et les enfants, les bénéfices sont bien moindres et les risques supérieurs, justifiant une grande prudence.

Pourquoi consulter un nutritionniste à Luxembourg ?

Face à ces données complexes, un accompagnement professionnel est essentiel. Pascal Nottinger, nutritionniste à Luxembourg et expert en micronutrition, met son expertise au service des patients pour élaborer des stratégies personnalisées de santé et de gestion du poids. La consultation, au cabinet ou en téléconsultation, permet d’intégrer des approches innovantes comme l’exposition modérée au froid, mais toujours dans un cadre médical, scientifique et sécurisé.

C’est dans cette vision globale et humaine de la nutrition que le froid peut trouver sa place : non pas comme une solution miracle, mais comme un outil complémentaire pour soutenir la santé métabolique.

Références scientifiques

van der Lans AA et al., « Cold Acclimation Recruits Human Brown Fat and Increases Nonshivering Thermogenesis », J Clin Invest, 2013.

Cypess AM et al., « Identification and Importance of Brown Adipose Tissue in Adult Humans », N Engl J Med, 2009.

van Marken Lichtenbelt WD et al., « Cold-Activated Brown Adipose Tissue in Healthy Men », N Engl J Med, 2009.

Yoneshiro T et al., « Recruited Brown Adipose Tissue as an Antiobesity Agent in Humans », J Clin Invest, 2013.

Lee P et al., « Brown Adipose Tissue and Its Role in Thermogenesis and Metabolism », Endocr Rev, 2014.

Hanssen MJ et al., « Short-Term Cold Acclimation Improves Insulin Sensitivity in Patients with Type 2 Diabetes Mellitus », Nat Med, 2015.

Blondin DP et al., « Control of Brown Adipose Tissue Thermogenesis in Humans », Diabetes, 2015.

Cannon B, Nedergaard J, « Brown Adipose Tissue: Function and Physiological Significance », Physiol Rev, 2004.

Muzik O et al., « 18F-FDG PET Measurement of Cold-Activated Brown Fat in Healthy Men », J Nucl Med, 2013.

Ouellet V et al., « Brown Adipose Tissue Oxidative Metabolism Contributes to Energy Expenditure during Acute Cold Exposure in Humans », J Clin Invest, 2012.